Dénomination

L’origine d’un mot

Dans la chronologie des époques géologiques de la Terre, le mot Anthropocène dénomme la période pendant laquelle, à partir de la révolution industrielle jusqu’à nos jours, les pratiques humaines ont augmenté sensiblement leur impact sur l’environnement à tel point qu’il devient nécessaire de les ajouter aux autres forces géodynamiques capables de produire des mutations profondes de l’écosystème de la planète.

ÉTyMOLOGIE

À partir de ce moment, l’espèce homo sapiens n’est plus sur le même plan que les autres espèces : bien qu’elle partage avec ces autres existants l’environnement-planète, le potentiel atteint par ses activités en fait une puissance capable de marquer la couche que portera son nom Anthropo-, suivie par la détermination de la strate où se situe le changement -cène : l’époque géologique de l’homme.

 

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Histoire

Dans son article de 2002, Paul J. Crutzen introduit le terme Anthropocène. Il cite à son tour le géologue italien Antonio Stoppani et le biologiste russe VIadimir Vernadsky afin d’expliciter l’origine du mot  et sa signification.

En 1873, Stoppani met en avant  une « nouvelle force tellurique qui par sa puissance et son universalité peut être comparée aux grandes forces de la Terre . Il se référent à une ère anthropozoïque, que Vernadsky reconnaîtra en 1926 comme : « La direction que doivent suivre les processus de l’évolution, c’est-à-dire vers l’accroissement de la conscience et de la pensée, et des formes ayant des conséquences de plus en plus grandes sur leur environnement. ». Dans cette citation Vernadsky met en avant l’influence de l’intellect humain sur son environnement et son avenir : il nome cette dimension « noosphère ».

L’auteur traite dans son article des diverses cause de transformation de l’environnement par l’homme, à savoir la démographie, le besoin en énergies, l’agroalimentaire, l’extraction des ressources naturelles (eau, bois, sable etc.), l’aménagement d’espaces ainsi que leur conséquence pour le climat en apportant les chiffres clés de ces dérèglements. Il nous apprend ainsi que ces transformations sont introduites par seulement 25% de la population mondiale.

La géologie de l’humanité : l’AnthropocènePaul J. CrutzenÉcologie & politique, n° 34, 2007/1, p. 141-148. Cet article est la traduction de l’original, « Geology of Manking : “The Anthropocene” » paru dans la revue Nature le 3 janvier 2002 (415, p. 23).